Femme sur un lit qui se tient le ventre et semble avoir des douleurs.
L’endométriose est une maladie qui touche pas moins de 2,5 millions de femmes en France et 180 millions dans le monde. Face à ces chiffres et aux nombreuses souffrances et errances médicales que cette maladie entraîne, le gouvernement français a lancé en février 2022 une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose.

Nous allons voir ce qu’est l’endométriose, ses causes où en est la recherche puis nous verrons si le CBD peut être utile aux personnes souffrant de cette maladie.

Qu’est ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique de la femme en âge de procréer qui se manifeste par le développement de tissus semblables à la muqueuse utérine (endomètre) en dehors de l’utérus (ovaires, trompes de Fallope, abdomen, ligaments utérins, vessie, intestins, reins). Ces tissus étant très similaires au tissu endométrial ils réagissent de la même manière face à l’influence des hormones ovariennes. Cela signifie que lors des cycles menstruels ils vont proliférer et occasionner des lésions et des saignements sur les organes colonisés provoquant des inflammations et des douleurs intenses. Ces douleurs dites "cataméniales" sont particulièrement intenses avant et pendant les règles.

Les principaux symptômes de l’endométriose sont :

  • Des règles douloureuses (dysménorrhée)
  • Des douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie)
  • Des douleurs pelviennes chroniques
  • Des douleurs abdominales
  • Des douleurs urinaires (dysurie)
  • Douleurs durant les selles
  • Douleurs lombaires
  • Nausées
  • Infertilité (fermeture des trompes)

Les causes de l’endométriose.

Bien que l’origine exacte de la maladie reste un mystère les pistes les plus probables sont le  reflux sanguin durant les règles, des facteurs hormonaux, immunologiques ou bien génétiques et des facteurs externes dus à la pollution de l’environnement par des produits chimiques (perturbateurs endocriniens : bisphénol A, pesticides).

L’hypothèse la plus répandue à ce jour est celle de la théorie de l’implantation ou du reflux développée en 1927 par le gynécologue John A Sampson. Pendant la période des règles l’endomètre s’épaissit pour accueillir une éventuelle fécondation. S’il n’y a pas fécondation le sang est évacué avec les tissus endométriaux excédentaires. La plupart du temps sous l’effet de contractions le sang reflue à travers les trompes et finit dans la cavité abdomino-pelvienne. Alors que pour la majorité des femmes les résidus de muqueuses sont détruits, les femmes atteintes d’endométriose ne parviennent pas à éliminer ces tissus qui vont alors se développer et proliférer.

Bien qu’étant la plus communément admise, cette seule piste ne peut expliquer toutes les formes d’endométrioses. Certaines formes peuvent inclure plusieurs théories possibles comme la métastasie, les cellules embryonnaires, la dispersion par voie lymphatique.

La piste des perturbateurs endocriniens ou de composants alimentaires pouvant entraîner des anomalies épigénétiques  est elle aussi largement admise.

Quels sont les traitements actuels ?

La maladie ne peut être dépistée et il est d’autant plus complexe de la détecter car elle peut prendre de multiples formes. On comprend pourquoi la maladie met du temps à être diagnostiquée (7 années en moyenne). A cette difficulté de détection s’ajoute l’idée reçue dans l’inconscient collectif selon laquelle les règles devraient obligatoirement être accompagnées de souffrances. Il ne faut donc surtout pas accepter d’endurer la douleur sans agir.

Pour éviter un parcours de soin chaotique et éprouvant il est indispensable de rapidement consulter un spécialiste (gynécologue, sage femme…) Pour évaluer le niveau d’endométriose un IRM ou une échographie vaginale sont souvent réalisés. Pour les cas les plus graves il sera nécessaire de réaliser une biopsie. Le tissu endométrial est alors prélevé pour analyse afin de poser un diagnostic définitif. Les prises en charge différent selon la gravité des cas.

En général les cas asymptomatiques sont détectés lorsque les patientes cherchent à tomber enceinte sans y parvenir.
La maladie disparaît d’elle-même pour 30% des patientes. Elle est stoppée lorsqu’arrive la ménopause.

La maladie prenant des formes variées et pouvant différer d’une patiente à l’autre, les traitements seront adaptés en fonction.

On distingue 3 principaux niveaux d’endométrioses :

  • L’endométriose superficielle
  • L’endométriose ovarienne
  • L’endométriose profonde

Pour soulager la douleur la prescription d’analgésique AINS est assez courante. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens prescrits varieront en puissance en fonction de l’intensité des douleurs mais ils ont des effets secondaires importants.

La chirurgie ou bien le traitement hormonal afin de stopper les règles peuvent être préconisés. Ces interventions vont principalement avoir vocation à stabiliser ou à diminuer le volume des lésions. Des résurgences sont fréquemment observées, ces solutions ne sont donc pas définitives.

Certaines formes d’endométriose sont invalidantes et constituent un handicap invisible d’autant plus difficilement supportable. L’impact psychologique de la maladie doit aussi être pris en compte car elle provoque de nombreuses dépressions, angoisses, troubles du sommeil…. Un suivi psychologique peut souvent être très utile.

Aucun traitement curatif n’est malheureusement disponible à ce jour mais la recherche avance et de nombreuses études prometteuses sont en cours (mise au point de tests de dépistage, progrès de la chirurgie, de l’épigénétique…)

Enfin soigner son hygiène de vie et adopter un régime alimentaire spécifique, faire du yoga ou de la méditation, sont autant de bonnes pratiques qui ne vous guériront pas mais vous aideront certainement à améliorer votre quotidien.

En quoi le CBD pourrait être utile ?

Avant de parler des études traitant spécifiquement d’endométriose et de cannabinoïdes, nous allons voir quelles sont les propriétés déjà identifiées qui pourraient aider à améliorer le quotidien des patientes atteintes d’endométriose.

Le CBD peut aider à réduire le stress, l’anxiété, il a des propriétés anti-inflammatoires pouvant se révéler très utiles. Le cannabidiol agit sur le système endocannabinoïde (SEC) qui est un ensemble de récepteurs (CB1 et CB2) disséminés dans notre corps et contribuant à notre équilibre physiologique. Le CBD agit comme un régulateur en prolongeant ou en réduisant l’effet des endocannabinoïdes là où ils sont les plus utiles. Exemple : en cas de stress le CBD va répondre en prolongeant l’action favorable des endocannabinoïdes sur les récepteurs liés à l’anxiété.

Le CBD aurait un lien direct avec le système sérotoninergique. La sérotonine ou molécule du bonheur est responsable de la régulation de l’humeur, de la douleur, du sommeil… Selon plusieurs études précliniques le CBD aurait la capacité de se lier aux récepteurs à la sérotonine, à la dopamine et aux récepteurs vanilloïdes, modifiant ainsi notre perception de la douleur ou notre niveau d’anxiété. Cependant ces hypothèses doivent être prises avec le recul nécessaire, le lien entre sérotonine et CBD devra être confirmé grâce aux progrès de la recherche.

Le CBD pourra être utilisé en complément pour soulager le quotidien mais ne devra surtout pas être considéré comme un médicament. Avant de commencer à utiliser du CBD parlez-en à votre médecin. Le CBD ne pourra en aucun cas se substituer à vos traitements médicaux en cours.

En thérapeutique, le cannabis est déjà proposé pour le traitement des crampes musculaires liées à la sclérose en plaque. Il est aussi proposé pour limiter les nausées de patients suivants une chimiothérapie. Toute la question est de savoir si les cannabinoïdes pourront jouer un rôle sur la réduction des crampes menstruelles ou sur les nausées provoquées par l’endométriose ? Les études à venir sur le sujet nous le révéleront…

Des études faisant un lien entre cannabinoïdes et endométriose ont été menées mais elles en sont pour la plupart à un stade préclinique qui ne permet pas de tirer de conclusions définitives. De plus très peu d’études ont été réalisées en se focalisant uniquement sur le CBD, elles concernent souvent des tests sur l’ensemble des cannabinoïdes et en particulier sur le THC. Ces pistes doivent donc être prises avec du recul.

Le système endocannabinoïde (SEC) jouerait un rôle important dans la modulation de plusieurs fonctions centrales et périphériques dont la reproduction. Il semble avoir une influence importante sur les organes reproducteurs féminins. Il serait en particulier impliqué dans la modulation et la prolifération des cellules endométriales. Cette piste rejoint les conclusions d’un certain nombre de recherches plus axées sur le développement des cellules cancéreuses. Les cannabinoïdes auraient une influence importante sur le cycle de vie cellulaire. Ils auraient la capacité de détruire, protéger ou favoriser la prolifération d’un certain nombre de cellules.

Selon une étude japonaise, le CBDA (forme acide précurseur du CBD)  serait une piste intéressante dans le remplacement des AINS afin d’éviter leurs effets secondaires. Les propriétés anti-inflammatoires des AINS sont obtenues grâce à l’inhibition de l’enzyme COX-2 et les effets secondaires sont provoqués par l’inhibition de la COX-1. Le CBDA va lui inhiber l’enzyme COX-2 sans inhiber COX-1. On pourrait donc avoir les bénéfices des antalgiques sans leurs inconvénients.

En conclusion les recherches sont prometteuses et les cannabinoïdes en général et plus particulièrement le CBD pourraient jouer un rôle dans le traitement de l’endométriose.
Au même titre que l’acuponcture ou bien la méditation, le CBD peut être utilisé pour essayer de soulager votre quotidien. La sensibilité aux cannabidiol peut fortement varier d’une personne à l’autre et en fonction de votre physiologie et de votre réceptivité il pourra avoir un impact positif sur vous.
Quoiqu’il arrive n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin avant d’entamer une cure de CBD.

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