Inscription THCV avec des plantes de CBD en fond.
Le cannabis Sativa contient plus d’une centaine de cannabinoïdes dont les plus connus sont le THC et le CBD. Depuis le milieu du 20ème siècle la science a commencé à les identifier puis à les isoler pour permettre leur étude.

La découverte du système endocannabinoïde (SEC) et de son influence sur de nombreuses fonctions physiologiques majeures chez les mammifères à relancé l’intérêt de la recherche pour les phytocannabinoïdes oubliés. Les études sur des cannabinoïdes marginaux (c'est-à-dire présents dans de faibles proportions au sein de la plante) tels que le CBG (cannabigérol), le CBN (cannabinol), le HHC (Hexahydrocannabinol) et bien d’autres se multiplient. Le THCV n’échappe pas à la tendance et ses singularités semblent être dignes d’intérêt pour la science.  Nous verrons d’où vient le THCV, quelles sont ses propriétés et ce qu’il peut apporter d’un point de vue médical.

Le THCV c’est quoi ?

Le THCV ou Tétrahydrocannabivarine est un très proche parent du THC, à quelques molécules de carbone près, qui a été découvert en 1973. Il présente d’autres spécificités qui permettent de le distinguer du THC, nous allons les énumérer au fil des paragraphes.

Comme la plupart des cannabinoïdes, le THCV est principalement présent dans les trichomes qui sont de petites glandes de résine que l’on retrouve sur les sommités fleuries du chanvre.
Il est issu du cannabinoïde précurseur CBGVA (acide Cannabigérovarique) qui suite à l’action d’enzymes se transforme en THCV-A. Au contact de l’oxygène et de la chaleur (processus de décarboxylation) ce composé acide devient une molécule active : le THCV.

Le THC et le CBD n’ont pas les mêmes origines, ils sont issus pour leur part de « la molécule mère » CBGA (acide cannabigérolique).

Le THCV se retrouve dans des proportions plus importantes dans des variétés de cannabis Sativa dites « Landrace » c'est-à-dire des variétés originelles et endémiques de diverses régions (Afrique, Népal, Thaïlande…) n’ayant pas été croisées à des fins récréatives dans le but de moduler leurs niveaux de THC. Il peut être présent dans des proportions allant de 4 à 6%. Sa proportion dans la pante le fait arriver juste derrière le THC et le CBD, ce qui en fait un cannabinoïde majeur.

Les breeders ce sont aussi intéressés à cette molécule et ont réussi à créer des plantes avec un taux de THCV dépassant parfois le niveau des « Landraces » et allant de 6 à 8%. C’est notamment le cas de la THC Victory de chez Dutch Passion. Ces nouvelles créations permettent de se rapprocher des plantes dites de races naturelles consommées dans les années 70 lors de la révolution Hippie où le taux de THCV était bien plus important et le niveau de THC bien plus bas que de nos jours.

Effets et vertus potentielles

Avant toute chose il est primordial décrire comment fonctionne le système endocannabinoïde (SEC). C’est un ensemble de récepteurs disséminés à travers tout le corps (système nerveux central, système digestif, foie, poumons, système cardiovasculaire etc…) régulant de multiples processus physiologiques. Ces récepteurs sont des serrures dont les clefs (ligands) sont les endocannabinoïdes (cannabinoïdes internes produits par notre corps) ou les phytocannabinoïdes (cannabinoïdes externes issus principalement du cannabis Sativa). En déverrouillant ces récepteurs les cannabinoïdes provoquent des réactions biologiques. Exemple : en se liant au récepteur CB1 le THC provoque un effet euphorisant ou planant.

Sur le plan des effets le THCV agit différemment en fonction des doses consommées.

  • A petite dose il est un antagoniste des récepteurs CB1 ce qui veut dire qu’il est susceptible de contrer certains effets du THC de la même façon que le CBD. Concrètement il peut réduire les sensations de Bad Trip (paranoïa, panique, augmentation du rythme cardiaque).
  • Néanmoins à plus forte dose il a un effet agoniste des récepteurs CB1, il aura donc un effet psychoactif assez similaire au THC mais décrit comme plus puissant, plus court et plus euphorisant. Il provoque un « High Sativa » qui va être dynamisant et stimulant.

Autre spécificité plus étonnante, découlant de son antagonisme avec le récepteur CB1, le THCV agit comme un coupe-faim contrairement au THC qui ouvre l’appétit. C’est pourquoi il est étudié par plusieurs laboratoires afin de mettre au point un traitement contre l’obésité.

Il pourrait aussi constituer un espoir pour les diabétiques car il semble influer sur les niveaux d’insuline. 

Il serait aussi susceptible de contrer les effets de perte de mémoire  à court terme dus  au THC.

Son effet anxiolytique pourrait lui permettre de jouer un rôle dans le traitement des stress post traumatiques.

Il est possible que le THCV agisse comme un booster de connexion du THC au récepteur CB1, au niveau des effets cela  mettrait un kick supplémentaire intensifiant le High ou permettant une montée plus rapide.

Les vertus potentielles du THCV seraient les suivantes :

  • Anxiolytique
  • Antalgique
  • Anti-inflammatoire
  • Action coupe faim et régulation du glucose
  • Réduction du stress post traumatique

Les pistes concernant le THCV semblent prometteuses d’un point de vue scientifique mais elles doivent être confirmées car elles se limitent au stade d’études précliniques. D’un point de vue bien-être sa forte proximité avec le THC et ses effets psychoactifs le rendent borderline même si un flou juridique existe (il n’est pour l’heure pas classé comme stupéfiant par l’Europe ou bien la France). D’un point de vue sanitaire les études et les réglementations manquent à son sujet afin de connaître ses potentiels effets négatifs ou de réguler sa production. Cependant contrairement au HHC présent en trop faibles proportions dans la plante et qui doit donc être synthétisé, le THCV est présent à des niveaux suffisants pour permettre une extraction naturelle. Tout reste à faire avec le THCV qui est porteur de grands espoirs. Seul le développement de la recherche permettra d'y voir plus clair.